Afin d’éviter que de nombreuses entreprises fassent faillite en ces temps de crise, le gouvernement prend des mesures exceptionnelles, «quoi qu’il en coûte». Mardi 17 mars, les présidents des Régions de France étaient réunis avec le Premier ministre pour discuter de l’aide financière à apporter aux entreprises.
La Région Nouvelle-Aquitaine, par la voix de son président Alain Rousset, s’est engagée à hauteur de 50 millions d’euros pour aider les entreprises les plus touchées par la crise sanitaire qui frappe le pays, et plus largement le système économique mondial.
Contenir la crise
Sur ces 50 millions d’euros, 20 vont être alloués au fonds de solidarité national, une enveloppe d’un milliard d’euros servant à soutenir les très petites entreprises qui subissent de plein fouet l’arrêt de l’économie. Les pouvoirs publics se sont engagés à soutenir les indépendants les plus durement touchés, dont le chiffre d’affaires est de moins de 250 000 euros. Ils recevront d’ici à la fin du mois une aide forfaitaire automatique de 1 500 euros.
Par ailleurs, la Région Nouvelle-Aquitaine annonce la création d’un fonds de soutien régional d’au moins 5 millions d’euros pour soutenir les associations en subvention directe, oeuvrant notamment dans les domaines de la culture, du sport et de l’Economie sociale et solidaire.
Alain Rousset a ajouté qu’il avancerait 10 millions d’euros pour abonder les prêts rebonds gérés par la Banque publique d’investissement. Ils ont l’objectif de renforcer la trésorerie des entreprises rencontrant un besoin de financement lié à une difficulté conjoncturelle. Dotés d’un fort effet levier, ces prêts rebonds sont censés améliorer rapidement la trésorerie des entreprises. Ces prêts ont «une durée de sept ans, avec deux années de différé de remboursement du capital ».
N’oublier personne
La Région a par ailleurs décidé de créer « une ligne budgétaire de prêt d’urgence » de 15 millions d’euros pour aider les entreprises régionales qui sont non éligibles à ces mesures : « Nous serons très attentifs à soutenir tous les acteurs qui passeraient entre les mailles de ces dispositifs notamment dans les secteurs agricoles et agroalimentaires et plus largement celles déjà en difficultés avant la crise et qui ne sont plus dans la zone radar des banques» a insisté Alain Rousset.
Avec notamment l’appui des Chambres de commerce et d’industries, la Région va aussi mettre en place dans les prochains jours une cellule d’écoute et de veille afin d’aider individuellement les dirigeants d’entreprises en difficulté : « Beaucoup de chefs d’entreprise vont se sentir très seuls aussi. On est en train de voir avec les organisations consulaires si on peut mobiliser des personnes qui seraient à la retraite et qui pourraient les accompagner dans leur survie ».
« Nous devons dès maintenant nous projeter dans l’après crise du Coronavirus et préparer la reprise économique » a indiqué Alain Rousset hier au Premier ministre. La Région souhaite d’ailleurs « engager une réflexion stratégique et un plan d’action visant à la reconquête et la relocalisation des technologies et des savoir-faire clés indispensables à notre indépendance », dans les domaines tels que la santé ou les énergies nouvelles : «Il faut qu’on réfléchisse à la reconquête d’un certain nombre de produits essentiels pour notre industrie », comme les médicaments…
Au final, les 13 grandes Régions s’engagent collectivement à hauteur de 500 millions d’euros pour aider les entreprises à faire face au Coronavirus.
Johan Detour
Retrouvez Alain Rousset au micro de Sébastien Péjou :
Photo à la Une : Archive Le GRAL.