L’INSEE Nouvelle-Aquitaine a présenté le bilan démographique de 2018 à la presse le mardi 14 janvier 2020. Les résultats suivent ceux des années précédentes : les décès continuent d’augmenter alors que les naissances diminuent depuis 2010.
La Nouvelle-Aquitaine en déficit naturel
Avec ses 65 100 décès pour 53 700 naissances, la Région Nouvelle-Aquitaine présente le plus fort déclin naturel devant la Bourgogne Franche-Comté, la Bretagne, l’Occitanie, le Centre Val de Loire ou encore la Corse. L’augmentation des décès est facile à expliquer car ils concernent les générations du baby-boom (après-guerre). Ces personnes arrivent aux grands âges et entrent donc dans la période du « papy boom ». Cette période de déclin devrait s’étendre jusqu’en 2025. Par ailleurs, une épidémie de grippe plus tardive et les épisodes caniculaires ayant démarré dès le mois de juin expliquent cette surmortalité en 2018.
Pourquoi les naissances diminuent elles ?
Depuis 2010, c’est la chute du côté des naissances : -6980 en 8 ans. Il y a moins de femmes en âge de procréer et enfantent de moins en moins. Cette diminution du nombre des naissances est particulièrement marquée dans les départements de l’ancien Limousin. Non seulement ils affichent tous une évolution négative de leur solde naturel annuel moyen, mais celui de la Creuse totalise la plus forte baisse de la région, à -0,9 %. En Nouvelle-Aquitaine l’indice de fécondité est d’1,66 contre un 1,87 en France. Autre explication : les nouvelles arrivantes dans la Région ont déjà des enfants. Enfin, la génération en âge de procréer décide souvent de devenir parent plus tard. En 2018, les femmes décidaient de devenir mère à l’âge de 30,4 ans en moyenne contre 29,5 ans 10 ans plus tôt. En Creuse par contre, l’âge de la maternité est plus précoce : 28,5 ans en moyenne.
Les différences entre départements de Nouvelle-Aquitaine
Point positif la Région Nouvelle Aquitaine attire de nouveaux arrivants :
Au 1er janvier 2017, 5.956.978 personnes résidaient en Nouvelle Aquitaine, soit 9 % de la population nationale. De 2012 à 2017, la population néo-aquitaine progresse en moyenne de 0,5 %. Le solde migratoire* de la Région Nouvelle-Aquitaine est positif. Si la Creuse est le département qui constate la plus grosse baisse des naissances, il compense grâce à un solde migratoire positif : +0.4 %. Néanmoins sa population continuait tout de même à reculer : de – 0,5 % par an, avec 118.638 habitants au 1er janvier 2017. Sur la même année, le seul département qui ne présentait pas un solde migratoire positif était la Haute-Vienne.
Le recensement de la population 2020 démarrera le vendredi 16 janvier
Sur la Haute-Vienne, trois villes piloteront le recensement : Limoges, Panazol et Saint-Junien. En Corrèze, ce sera Tulle et Brive. Au total sur le Limousin 360 agents recenseurs toqueront aux portes de 80.000 logements. Les habitants seront invités à répondre à un questionnaire. Depuis 2015 le recensement peut se faire sur internet : www.le-recensement-et-moi.fr.
« Le recensement ne doit pas être pris à la légère » selon Christine Vedrenne Responsable du Recensement de la Population en Limousin
Il permet d’établir les nouvelles populations officielles et actualiser les informations démographiques. Il a un réel impact sur les services de proximité des villes, puisqu’il permet à l’Etat d’établir sa contribution au budget des communes (les dotations). Si les populations diminuent, les dotations financières baisseront également : une problématique récurrente pour bon nombre de Maires du territoire limousin . La diminution de la population, quelle qu’en soit la raison, solde migratoire négatif, moindre longévité de sa population, fécondité en baisse n’est pas sans conséquences financières pour le budget d’une commune.
Le recensement se terminera le 15 février 2020 pour les communes de moins de 10.000 habitants et le 22 février 2020 pour celles de plus de 10.000 habitants.
* Le solde migratoire apparent est calculé par différence entre la variation de la population entre deux recensements et le solde naturel au cours de la même période. Pour un territoire , ce solde intègre le solde des migrations à l’intérieur de la France et le solde des migrations avec l’étranger.