Il faut être aveugle ou cynique pour ne pas constater que nous voilà au pied du mur. Deux livres très récents nous le rappellent.
Dans « Pour une écologie du vivant : regards croisés sur l’effondrement en cours »*, l’économiste Serge Latouche et l’éthologue et écologue Pierre Renouvin partagent le même constat : productiviste et consumériste qui sont aujourd’hui les deux mamelles de notre mode de développement sont les deux carburants d’une machine infernale qui conduit immanquablement à l’échec de notre civilisation.
La production sans limite détruit nos ressources naturelles au delà de toute raison ; la consommation sans limite est entretenue par la promotion de besoins artificiels et l’obsolescence programmée des biens sans lesquelles elle stagnerait.
Devant l’aveuglement et/ou le cynisme de nos gouvernants, sous influence des grands intérêts économiques, qui se contentent le plus souvent de réponses communicantes et cosmétiques fort éloignées des enjeux, on ne peut que saluer la mobilisation des jeunes et moins jeunes militants non-violents d’Extinction Rébellion qui luttent certes contre un système qui tue le vivant, mais surtout contre la passivité et « l’aquoibonisme » très (trop) largement répandus dans nos sociétés occidentales.
Car là est l’enjeu : décourager la fuite en avant mortifère et ouvrir la voie à d’autres possibles, sobres, solidaires et démocratiques, pour éviter ce futur que nous prophétise un Yves Cochet**, « l’extinction du monde tel que nous le connaissons », et la disparition de la moitié de la population mondiale à la suite de catastrophes climatiques à répétition et aux guerres qui ne manqueront pas de suivre…
*Pour une écologie du vivant : regards croisés sur l’effondrement en cours, sous la direction de Thierry Paquot, Libre et Solidaire, 17 €.
**Devant l’effondrement, par Yves Cochet, Les Liens qui Libèrent, 18,50 €.
L’enquiquineur Merlin
